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Anteuil, novembre 2010 La reconnaissance de la nation pour Régis Isabey |
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Isabey, agriculteur retraité d'Anteuil, âgé de 94 ans,
vient de se voir remettre la médaille du titre de
reconnaissance de la nation par le président des anciens
combattants et prisonniers de guerre du canton de
L’Isle. La cérémonie s’est déroulée au
domicile de la famille Isabey en présence du maire
d’Anteuil et des porte-drapeaux. M. Isabey a eu un parcours exceptionnel durant la 2e Guerre mondiale. Après son service militaire à Belfort, de 1937 à septembre 1939, la guerre éclate, il est envoyé sur le front au bord du Rhin. En mai 1940, l’artilleur Isabey est en Alsace où son régiment résiste aux attaques allemandes. Il se souvient : « Nous avons tiré jusqu’à notre dernier obus… ». Après avoir combattu vaillamment, le régiment doit reculer jusque dans les Vosges, et le bataillon de Régis Isabey est capturé par l’armée ennemie. Il est envoyé dans un camp de travail en Poméranie, une région de Pologne proche de la mer Baltique. Les conditions de vie et les cadences imposées aux prisonniers dans cette exploitation forestière sont inhumaines. Extrêmement affaibli par la nourriture avariée, Régis échappe à la mort grâce à la solidarité de ses camarades qui le soignent et qui effectuent sa part de travail pendant sa convalescence. Au bout de 3 années dans cette région isolée au climat si rude, il est enfin placé dans une ferme allemande où les journées de travail sont interminables, mais la vie moins pénible. Toutefois, l'évasion reste impossible pour Régis Isabey. C'est l'armée Russe qui le libérera. Il arrive enfin chez lui en mai 1945, après 7 années d'absence. Régis Isabey retrouve son ancienne profession d’agriculteur, puis unit sa destinée en 1946 avec Thérèse Robelin. Le couple élèvera 7 enfants. Ce n'est qu'à l'âge de 74 ans qu'il prend sa retraite, après avoir été également conseiller municipal, président de la société de fromagerie et de la coopérative de matériel agricole. Son dévouement et tous les services qu'il a rendus à la population et à ses collègues, lui avaient déjà valu en 1994, la médaille de chevalier de l'ordre du Mérite agricole Son courage et le sacrifice de 7 ans de sa jeunesse valaient bien à Régis Isabey cette reconnaissance de la nation. Texte de Gérard Blanc, photo de Patrice Laithier |
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