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Anteuil, août 2008 Souvenirs
d'une tragédie : l'incendie de ferme de Combe Violot, |
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.......Isolée
sur la route qui monte au Col de Ferrière à 5 km de
Chaux-les-Clerval et à 3 km du village d'Anteuil, la
ferme de Combe Violot était exploitée depuis 1939 par
la famille de Charles Jacquet. Le 11 juillet 1946, cette
imposante bâtisse de pierres et de bois fut totalement
détruite par un incendie accidentel. La famille Jacquet
perdit tous ses biens dans la catastrophe. Elle fut
recueillie à l'orphelinat d'Anteuil où la mère de
famille mit au monde son 5e enfant, seulement 3 jours
après l'incendie. Par la suite, la famille Jacquet s'est
installée dans une nouvelle ferme à Belvoir, puis s'est
fixée à Bouclans en 1949. .......Edouard et Gisèle Jacquet, se souviennent de ces jours tragiques. En 1946, il avait 11 ans, et elle, 8 ans. « Il était 4 h et demi de l'après-midi, on rentrait des champs. Maman a rallumé le feu pour faire le café... Quelques instants après la ferme était en flammes ». Le bâtiment était alimenté en eau par une seule citerne, presque vide à cette saison. Charles Jacquet n'a rien pu faire pour sauver sa maison et ses récoltes. Les voisins de la ferme de Seneuil, et les habitants d'Anteuil avec leur pompe à incendie sont arrivés à Combe Violot après avoir vu la fumée dans le ciel, mais c'était trop tard. Heureusement, il ny a eu aucun blessé dans la ferme, le bétail était aux champs, et on a pu ouvrir la porte aux cochons pour qu'ils puissent s'échapper. .......On n'a jamais vraiment su les causes exactes de cet incendie. La ferme n'avait pas l'électricité, on s'éclairait alors à la lampe à pétrole ou à carbure. On a entendu dire, alors, que le feu était parti d'un « chasse-mouches *1 », mais ce n'était qu'une rumeur infondée. .......Jusqu'à la fin des années 1980, les ruines de la ferme de Combe Violot étaient encore visibles dans un bosquet. Aujourd'hui, on ne voit plus à son emplacement que la margelle de la citerne, et bien sûr, la chapelle où a eu lieu le 17 août 2008 une petite cérémonie, très suivie, en l'honneur de la Vierge. *1 Pendant les travaux des champs, l'été, on suspendait sous le ventre des chevaux un chasse-mouches. Le chasse-mouches était un petit récipient suspendu par des courroies dans lequel se consumait lentement un mélange à base de poix, qui dégageait une fumée âcre. Cette fumée éloignait de l'animal, les taons qui le harcelaient et le rendaient nerveux. On retirait cet équipement avant que l'animal ne rentre à l'écurie pour ne pas que le feu se communique à la paille sèche ou au foin. Texte et photos de Gérard Blanc, clerval25@orange.fr |
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